
Travaux sur existant : quid de la réception tacite ?
Publié le :
09/07/2024
09
juillet
juil.
07
2024
La réception tacite d’un ouvrage repose sur la volonté non équivoque du maître de l’ouvrage de réceptionner les travaux, laquelle résulte généralement de la prise de possession et du paiement du prix.
Dans une récente illustration, la Cour de cassation affirme qu’en cas de travaux sur un ouvrage existant, la prise de possession ne peut résulter du seul fait que le maître de l’ouvrage occupait déjà les lieux.
Le litige a pris sa genèse dans l’édification, par une commune, d’un complexe socioculturel et sportif dont la réception est intervenue un an plus tard. L’apparition de fissures importantes en façade a été dénoncée, par la commune, à son assureur dommages-ouvrage. Après la remise d’un rapport d’expertise, des travaux de réparations ont été réalisés par une société.
L’année suivante, la commune a dénoncé à son assureur l’apparition de nouvelles fissures, indiquant que la stabilité de la structure était compromise et que les travaux de reprise s’avéraient inefficaces. Elle a, par la suite, assigné la société ayant réalisé un rapport, les différents entrepreneurs ainsi que leurs assureurs.
Les juges du fond ont considéré que la responsabilité décennale était inapplicable faute de réception des travaux de reprise. Plusieurs parties se sont pourvues en cassation, reprochant à la cour d’appel de s’être prononcée ainsi, alors qu’elle constatait, par ailleurs, le caractère distinct et successif des travaux de gros œuvre réalisés par rapport aux travaux de finition restant à effectuer.
Ils soutenaient également que même si la mission de la société effectuant la reprise était unique, elle était susceptible d’être divisée par tranches successives, donnant lieu à des réceptions partielles. Aussi, la réception tacite pouvait être présumée du paiement de l’intégralité des travaux d’un lot et de sa prise de possession par le maître de l’ouvrage.
La Cour de cassation affirme que lorsque des travaux sont réalisés sur un ouvrage existant, la prise de possession permettant de présumer, avec le paiement du prix, de la réception tacite, ne peut résulter de la seule circonstance que le maître de l’ouvrage occupait déjà les lieux.
La Cour régulatrice relève que les travaux de réparation comprenaient un temps de latence entre le gros œuvre et les finitions, afin d’observer le comportement du bâtiment. Elle constate également que les travaux de finition, ni exécutés ni payés, faisaient partie d’une mission unique dont la cour d’appel a souverainement retenu qu’elle était insusceptible d’être divisée en tranches.
Elle confirme également que le maître de l’ouvrage occupant déjà les lieux avant l’exécution des travaux, ces circonstances ne caractérisaient pas sa volonté non équivoque de recevoir l’ouvrage, et donc de présumer d’une réception tacite.
Le cabinet AMMA AVOCATS propose son expertise juridique en droit de la construction.
Vous pouvez nous consulter, à Montpellier et à Nîmes, pour bénéficier de nos conseils et de notre accompagnement.
Référence de l’arrêt : Cass. civ 3ème du 23 mai 2024, n° 22-22.938.
Historique
-
La loi visant à accroître le financement des entreprises et l’attractivité de la France est publiée
Publié le : 09/07/2024 09 juillet juil. 07 2024Droit des sociétés / Droit des sociétés commerciales et professionnellesLa loi visant à accroître le financement des entreprises et l’attractivité de la France comporte de nombreuses mesures en droit des sociétés et en droit financier...Source : www.efl.fr
-
Travaux sur existant : quid de la réception tacite ?
Publié le : 09/07/2024 09 juillet juil. 07 2024ActualitésLa réception tacite d’un ouvrage repose sur la volonté non équivoque du maître de l’ouvrage de réceptionner les travaux, laquelle résulte généralement de la prise de possession et du paiement du prix. Dans une récente illustration, la Cour de cassation affirme qu’en cas de travaux sur un ouvra...
-
Procédure de sauvegarde : quid de la sanction pour violation de l’interdiction d’aliéner un bien ?
Publié le : 09/07/2024 09 juillet juil. 07 2024ActualitésL’article L. 626-14 du Code de commerce dispose en son premier alinéa que : « Dans le jugement arrêtant le plan ou le modifiant, le tribunal peut décider que les biens qu'il estime indispensables à la continuation de l'entreprise ne pourront être aliénés, pour une durée qu'il fixe, sans son autor...
-
Transmettre les entreprises familiales, défi permanent
Publié le : 08/07/2024 08 juillet juil. 07 2024Droit des sociétés / Transmission d’entrepriseEn dépit du pacte Dutreuil, transmettre une entreprise familiale demeure complexe et plus coûteux que dans d'autres pays européens. Mais la relève est là...Source : www.gazettenormandie.fr
-
Reprise d’actifs appartenant à Ludendo (La Grande Récré) par le groupe JouéClub : l’Autorité autorise l’opération sous réserve d’engagements portant sur 6 magasins
Publié le : 05/07/2024 05 juillet juil. 07 2024Droit commercial / Droit de la concurrenceLe 15 mai 2023, le groupe JouéClub, a notifié à l’Autorité de la concurrence l’acquisition d’actifs appartenant au groupe Ludendo, dont 89 fonds de commerce, exploités sous enseigne La Grande Récré en France et 48 contrats de franchise et de concession commerciale de magasins exploités sous ensei...Source : www.autoritedelaconcurrence.fr
-
La réception tacite d’un ouvrage n’est pas fonction de son achèvement
Publié le : 03/07/2024 03 juillet juil. 07 2024Droit immobilier / Droit de la constructionAux termes des dispositions de l’article 1792-6 du Code civil : « La réception est l'acte par lequel le maître de l'ouvrage déclare accepter l'ouvrage avec ou sans réserves. »...Source : www.lemag-juridique.com