
Action en nullité et résolution du contrat et arrêt des poursuites
Publié le :
16/12/2024
16
décembre
déc.
12
2024
Le Code de commerce pose au travers de l’article L 622-21 I, un principe fondamental qui est celui de l’arrêt des poursuites envers l’entreprise visée par une procédure de liquidation judiciaire.
Plus précisément, le jugement d’ouverture d’une telle mesure a pour effet de suspendre ou interdire toute action de la part des créanciers dont la créance trouve son origine antérieurement au jugement, et dont la finalité serait d’obtenir la condamnation du débiteur au paiement d’une somme d’argent, ou la résolution d’un contrat pour défaut de paiement d’une somme d’argent.
La Cour de cassation a été interrogée en juin dernier concernant ce principe, et plus particulièrement sur la possibilité d’obtenir l’annulation ou la résolution d’un contrat malgré le jugement d’ouverture, lorsque la demande est fondée sur un manquement du vendeur, la violation d’une condition de forme et le dol.
Dans l’affaire portée devant la Cour de cassation le 12 juin 2024, un couple avait acquis des panneaux photovoltaïques auprès d’une société, à la suite d’un démarchage, puis conclu un prêt pour en assurer le financement, le même jour que la conclusion de la vente.
Deux ans plus tard, les acheteurs ont assigné le vendeur placé en liquidation judiciaire ainsi que l’organisme de crédit, en annulation des contrats de vente et de crédit affecté et, à titre subsidiaire, en résolution de ces contrats, les griefs du litige reposant sur la violation des obligations d'information précontractuelle, sur le dol, en plus d’une non-conformité de la livraison.
Leurs prétentions sont rejetées en appel où la Cour considère que l’action intentée était soumise au principe de l’arrêt des poursuites, et que l’action aurait pour effet d’affecter le passif de la société placée en liquidation.
Le litige est porté devant la chambre commerciale de la Cour de cassation qui in fine fait droit aux demandes des acheteurs.
En effet, la Haute juridiction, après avoir rappelé et reconnu le principe posé à l’article L 622-21 I du Code de commerce, constate que les demandes des acheteurs ne visaient pas à obtenir la condamnation du vendeur au paiement d’une somme d’argent, ni à invoquer le défaut de paiement d’une telle somme, ni même à réclamer la restitution du prix de vente.
Par conséquent, leurs demandes ne se heurtaient pas à l’interdiction des poursuites, et la Cour d’appel qui en a jugé l’inverse a violé l’article L6622-21 I du Code de commerce.
Par cette décision, la Cour de cassation renforce la protection des consommateurs, et plus particulièrement dans le domaine de la vente de panneaux photovoltaïques, où les arnaques sont régulières, en leur offrant la possibilité d’obtenir gain de cause sans être freinés par les mécanismes attachés au droit des procédures collectives.
Référence de l’arrêt : Cass. com du 12 juin 2024, n°19-14.480
Historique
-
Budget 2025 : qu’est-ce que le projet de loi de finances spéciale ?
Publié le : 18/12/2024 18 décembre déc. 12 2024Droit publicLors de son intervention télévisée du jeudi 5 décembre 2024, Emmanuel Macron a annoncé le dépôt d’un projet de « loi spéciale » pour reconduire le budget 2024 jusqu’à l’adoption d’un nouveau projet de loi de finances pour 2025...Source : www.leclubdesjuristes.com
-
Cession et valorisation d’actions : retour sur les obligations en matière de communication des documents sociaux
Publié le : 18/12/2024 18 décembre déc. 12 2024Droit des sociétés / Droit des sociétés commerciales et professionnellesDans l’affaire portée devant la Cour de cassation, un actionnaire avait démissionné de ses fonctions dans une société dont il détenait 43 % des actions. Conformément aux statuts, le prix de ses actions avait été fixé par une décision collective des associés...Source : www.lemag-juridique.com
-
Annulation de vente et indemnité d’occupation : rappel des règles de restitution
Publié le : 17/12/2024 17 décembre déc. 12 2024Droit immobilier / Cession et gestion d'immeublePar une décision rendue le 5 décembre 2024, la Cour de cassation rappelle que, même en cas de dol des vendeurs entraînant l’annulation de la vente, ces derniers conservent leur droit à une indemnité d’occupation pour la jouissance du bien par les acquéreurs...Source : www.lemag-juridique.com
-
Effet de la liquidation judiciaire sur le compte courant grevé d'un cautionnement
Publié le : 17/12/2024 17 décembre déc. 12 2024ActualitésDans le cadre des procédures collectives, le sort des contrats en cours est régi par des dispositions spécifiques du Code de commerce, visant à assurer la poursuite de l’activité de l’entreprise en difficulté tout en protégeant les droits des créanciers. Lorsqu'une procédure de sauvegarde, de red...
-
CFE : déclarez la création ou la reprise d’un établissement en 2024
Publié le : 16/12/2024 16 décembre déc. 12 2024Droit des sociétés / Transmission d’entrepriseLes entreprises qui ont créé ou acquis un établissement en 2024 doivent souscrire la déclaration n° 1447-C au titre de la cotisation foncière des entreprises (CFE) 2025 au plus tard le 31 décembre prochain...Source : cabinet-rs.expert-infos.com
-
Action en nullité et résolution du contrat et arrêt des poursuites
Publié le : 16/12/2024 16 décembre déc. 12 2024ActualitésLe Code de commerce pose au travers de l’article L 622-21 I, un principe fondamental qui est celui de l’arrêt des poursuites envers l’entreprise visée par une procédure de liquidation judiciaire. Plus précisément, le jugement d’ouverture d’une telle mesure a pour effet de suspendre ou interdire...